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L'ÉTAT PRIS EN TENAILLE

En Juin 2015, ce sont les chauffeurs de taxi qui les premiers manifestent contre l’entreprise Uber, considérant que celle-ci crée une concurrence déloyale sur le marché et qu’il est donc nécessaire que l’Etat prenne des mesures pour empêcher la société de continuer à profiter du vide juridique. Ils ciblent notamment le service UberPop, qui permet à de simples particuliers inscrits auprès d’Uber de proposer un service de transport en voiture. Pourtant, ce service était devenu illégal après la loi Thévenoud d’octobre 2014 qui limite le marché du transport en voiture aux professionnels, c’est à dire aux chauffeurs VTC et de taxis. 

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Mais les chauffeurs de taxis se plaignent du manque d’application de cette loi, puisque le service UberPop est toujours en place et réclament des contrôles plus importants. Ces réclamations portent aussi sur les chauffeurs VTC. En effet, la loi Thévenoud a aussi pour conséquence de laisser aux taxis le monopole du maraudage, c’est à dire que les chauffeurs de VTC ne peuvent en théorie circuler à la recherche d’un client et doivent recevoir une réservation préalable à leur service. Mais encore une fois la mise en application de cette règle est vivement critiquée avec des contraventions très peu fréquentes contre les chauffeurs de VTC. De plus, ces mesures entrainent des contestations de la part de l’entreprise Uber, qui les juge anticonstitutionnelles puisqu’allant contre le principe de la liberté d’entreprendre. L’Etat doit donc réagir face à ces différentes revendications, mais les divergences au sein du gouvernement font que la situation stagne et s’envenime avec des manifestations de plus en plus violentes. Si l’entreprise Uber décide le 3 juillet 2015 de mettre fin au service UberPop en France, le conflit est pour autant loin d’être réglé entre chauffeurs de taxis et chauffeurs VTC. 

 

Car le mécontentement est également présent chez les chauffeurs VTC. Suite à des changements de politiques tarifaires pratiquées par Uber, nombre d’entre eux se mettent également à manifester. Ils estiment ainsi se faire léser par l’entreprise américaine et se plaignent de ne plus pouvoir gagner assez pour vivre dans des conditions décentes. L’Etat est en partie jugé coupable : pour les chauffeurs de VTC, le statut d’auto-entrepreneur, qui existe depuis 2008 est la raison de leur situation critique. Puisqu’ils ne sont pas considérés comme salariés, ils sont soumis aux décisions prises par la direction d’Uber. Ils menacent ainsi de passer devant le tribunal des Prud’hommes, ce qui lancerait un véritable combat administratif face à l’entreprise. Le géant américain souhaitant éviter cela, des négociations s’ensuivent entre Uber et des représentants syndicaux des chauffeurs de VTC, celles-ci étant en cours à l’heure actuelle, sans certitudes quant à la résolution des conflits. 

 

L’Etat se retrouve ainsi confronté aux revendications de trois parties, avec d’un côté des chauffeurs de taxis qui veulent plus de lois afin de rééquilibrer le marché, d’un autre l’entreprise Uber qui profite de la politique libérale prônée par M. Macron et enfin les chauffeurs de VTC qui souhaiteraient une revisite de leur statut, ou au moins des mesures pour améliorer leurs conditions de travail.

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